Article paru sur Openlasource en octobre 2008 … et dont l’actualité ne se dément pas.
On va vous expliquer pourquoi dans un très prochain « papier ».
Au moment où de nombreuses sociétés anonymes et néanmoins réputées sur les places financières risquent de se retirer discrètement du marché, … la question de l’anonymat des blogueurs fait la une de l’actualité (locale en tout cas).
Mais au fait, quelle est la question ?
Rappel des faits : un célèbre blogueur orléanais, sans doute l’un des tous meilleurs à tous les points de vue, vient d’être condamné (en première instance) par le tribunal de grande instance d’Orléans pour dénigrement et autres moqueries vis-à-vis du très jovial (1) premier magistrat de la ville.
Histoire de bien enfoncer le clou, le malappris en a pris pour quelques milliers d’Euros d’amendes et autres frais de publication de l’infamante condamnation.
En ces périodes de progrès économiques et sociaux, il n’aura sans doute aucun mal à trouver une banque qui lui accordera un généreux crédit pour régler sa dette envers la société. Pendant ce temps, d’autres encaisseront leurs modestes indemnités d’élu non hostile au cumul des mandats.
Mais il faut donc croire qu’entre magistrats (le premier de la ville et celui du tribunal), on ne plaisante pas avec ces choses là… Chez ces gens là, comme aurait dit le grand Jacques, on ne rit pas … on juge.
Mais soyons prudents, ne laissons pas aller notre plume au gré de nos passions, le référé guette.
Notons toutefois que l’un des arguments essentiels de l’accusation a concerné l’odieux anonymat derrière lequel l’infâme moqueur avait eu l’audace de se dissimuler, pour dénigrer en toute tranquillité.
Ce qui est usuel et Oh combien respectable aux yeux de certains pour les sociétés commerciales ou financières, l’anonymat, devient insupportable, lorsqu’il s’agit d’un … blogueur, qui se retrouve classé au rang des « corbeaux » dont raffolent nos profondes campagnes ou autres courageux délateurs prospères pendant de plus sombres périodes de notre histoire. Ce rapprochement est en soit déjà bien infamant.
Mais au fait, les blogueurs sont-ils anonymes ou pseudonymes ?
Sans développer une trop longue théorie sur cette notion, relevons tout de même que l’anonymat consiste à dissimuler son identité pour chercher à demeurer inconnu de tous. Anonyme du grec anônumos, sans nom. Il s’agit d’une dissimulation intégrale. Ne pas être vu, ne pas être connu, ni reconnu, ne pas être identifié.
Le pseudonyme, en revanche, est une façon courante d’exposer ses idées ou ses œuvres, sans se dissimuler de quiconque, mais en empruntant un nom (de scène, de rôle, d’auteur, de plume, …) considéré comme plus approprié à son activité. L’auteur pseudonyme est à ce point reconnu par la loi. Il dispose même de droits spécifiques à la protection de ses créations ou de ses œuvres.
Le pseudonyme est un nom d’emprunt licite, généralement utilisé dans des activités qui font appels à la faveur du public. Il ne s’agit pas d’un faux nom. Il ne se substitue pas à un nom patronymique. Il ne sert à désigner son titulaire que dans le domaine de son activité.
La différence essentielle entre l’auteur anonyme et l’auteur pseudonyme, c’est que dans un cas, il y a volonté de se cacher, dans l’autre, simplement de se protéger ou de se déguiser. Et en matière de déguisement, il y a toujours un moment où le masque tombe. Mêmes Zorro ou Batman savent cela.
La « toile » (Internet) a totalement consacré cette notion qui suggère à nombre de ses utilisateurs d’adopter un pseudonyme pour venir s’y promener. Il ne s’agit pas ici de se cacher pour agir, il s’agit simplement d’une prudence élémentaire qui évite de s’exposer trop directement à l’univers entier.
Ils sont d’ailleurs nombreux les braves et respectables citoyens qui utilisent l’artifice utile d’un pseudonyme dans leur adresse e-mail.
Ils sont nombreux nos enfants à qui l’on conseille d’user d’un « avatar » (une image fictive) pour fréquenter les réseaux « sociaux » comme Facebook, et quelques autres …
Malgré cela, nous le savons tous, il est assez aisé de « remonter » aux sources des pseudonymes. Tout bidouilleur informatique sait trouver sur le « libre » (l’Open Source !) des outils de « trackage », des « aspirateurs à site » et autres utilitaires qui permettent de pister une IP (adresse Internet), d’identifier une adresse courriel, … surtout que la plupart du temps, les internautes sont assez peu discrets en fait.
Et Openlasource
dans tout cela ?
Pour dire vrai, ses principaux animateurs ne dérogent pas à la règle (de la piètre discrétion).
Rappelons tout d’abord que ce blog citoyen et consacré essentiellement au quartier de La Source bénéficie depuis son lancement en juin dernier, d’une adhésion sympathique d’un nombre important de visiteurs. Les témoignages spontanés de soutien en sont des illustrations régulières et encourageantes. En moyenne, un peu plus de 200 visiteurs le fréquentent chaque jour.
Mieux encore, en l’espace de quelques mois, de nombreux contributeurs ont proposé ou suggéré des articles ou des sujets qui ont été publiés dans ces colonnes. C’est ce qui donne sans doute une certaine originalité à ce site.
Openlasource n’a pas la prétention mégalomaniaque de certains autres sites orléanais et ne prétend pas devenir le plus grand, le plus lu, le plus commenté, le plus consulté, le plus beau, le plus fort, ni le plus jugé d’Orléans et de son agglomération, mais s’il peut être simplement un peu utile aux habitants de son quartier, il n’aura pas démérité.
« Mais qui se cache derrière Openlasource ? », entend on régulièrement s’exclamer, sous forme interrogative, dans la blogosphère orléanaise … et dans quelques venelles locales ou couloirs de la mairie, dont on sait certains, missionnés à parcourir quotidiennement la toile infernale.
Nous avons décidé d’étancher la soif de savoir et de connaissance de nos anonymes visiteurs (et pour le coup eux, sont véritablement anonymes qui visitent furtivement notre espace pour essayer d’en tirer quelques utiles renseignements pour leur patron préoccupé. Les voilà les rôdeurs, les fureteurs, cachés derrière leur IP « flottante », qui veillent et qui surveillent).
Notons au passage, que pour les vrais Sourciens, un peu intéressés à la vie du quartier, un peu impliqués dans la vie locale, associative, politique, … les visages de Marcel et de Georges, les noms propres « à la ville » des deux principaux animateurs du site, ne sont plus inconnus depuis longtemps.
Et voilà donc, notre petit pingouin prêt au coming out !
(1) Jovial : qui est d’une gaieté simple et communicative ; qui exprime la gaieté. (c) Larousse. Cet adjectif qualificatif nous a été inspiré au visionnage de la vidéo du Conseil municipal du 26 septembre 2008, en ligne sur le site Orléans.fr. Le maire d’Orléans rappelle, manifestement à ses proches amis politiques, qu’il est bien pourvu du sens de l’humour.