…… et met la misère à celles et à ceux qui propagent le discours d’une soit-disant spectaculaire diminution de la délinquance à La Source.
Voici ce que disait Openlasource à l’occasion de plusieurs de ses récents articles dénonçant le caractère fantaisiste des statistiques Bisounours relatives à la baisse de la délinquance sur notre quartier depuis que la droite locale et nationale étaient arrivées aux affaires :
Le 13 avril 2011, sous le titre « Quand les banquiers ne croient pas les politiques… »
» Et pourtant F. Montillot l’a crié sur tous les toits, l’a déclaré à tous les média, l’a déclamé à tous les visiteurs d’un jour du GPV (comme Grande Parade Victorieuse), Président de la République compris : la délinquance baisse, baisse, baisse .. et particulièrement dans le quartier chéri de La Source. Moins 80% de délinquance enregistrée depuis son arrivée aux affaires, c’est dire comme tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes … »
ou le 19 juin 2011 dans « Oh, comme Orléans rayonne ! »
« La criminalité mesurée à l’aune des dépôts de plaintes, qu’on ne peut plus (ou bien difficilement) déposer à La Source par exemple, peut effectivement diminuer dans les statistiques officielles… »
Et voici ce qu’en dit la Cour des comptes dans le rapport qui vient de paraître sous le titre « L’organisation et la gestion des forces de sécurité publique » :
La mesure statistique de la délinquance » comptabilise seulement les faits portés à la connaissance des services de police ou de gendarmerie sur dépôt d’une plainte ou sur constatation à leur initiative, ce qui exclut ceux mentionnés sur le registre de la main courante ou révélés par une plainte auprès des services judiciaires. Il n’inclut pas les violences volontaires ou pour destructions et dégradations légères. Enfin, il est très sensible aux conditions d’accueil des personnes désireuses de déposer une plainte.
Les faits enregistrés ne correspondent qu’à une partie de la délinquance. Tant en matière d’atteintes aux biens que de violences aux personnes, des différences existent entre la délinquance enregistrée par les forces de sécurité et la délinquance vécue. »
(…) « cet indicateur, abondamment utilisé tant pour le pilotage des services territoriaux que la communication externe du ministère de l’intérieur, résulte d’un calcul non pertinent en raison de son hétérogénéité. « Ce n’est pas un chiffre utile dans l’analyse des phénomènes de délinquance. Son utilisation comme chiffre unique, surtout lorsqu’il est assimilé à « la délinquance », est une simplification grossière qui induit en erreur.
L’agrégat de délinquance de proximité, en vigueur jusqu’en 2010 inclus, composé uniquement des vols à main armée et vols avec violence sur la voie publique, des cambriolages, des vols touchant les véhicules et des destructions et dégradations, a diminué de 34 % au cours de la période 2002-2009.
Cette baisse a entraîné celle de la délinquance générale.
Le recul de 42 % des vols liés à l’automobile et aux deux-roues, soit 245 000 faits, a représenté les trois-quarts de la baisse globale. Les vols d’automobiles proprement dits ont été divisés par plus de deux. Les vols à la roulotte ont baissé de 38 % et les vols d’accessoires de 43 %.
Le recul spectaculaire de ces deux seules grandes catégories d’infractions, les vols liés à l’automobile et les destructions et dégradations de biens privés (- 378 000 faits au total) est supérieur à la baisse globale de l’ensemble de la délinquance en zone de police de 2002 à 2009 (-338 000).
Toutefois, selon la plupart des analystes et la direction générale de la police nationale elle-même, il a été dû principalement à l’amélioration par les constructeurs automobiles des dispositifs techniques de protection contre les vols et les effractions, et au renforcement des dispositifs de protection des espaces publics et privés (parkings, gares, etc.).
Une partie croissante des actes de vandalisme se serait traduite non par le dépôt d’une plainte par les victimes, mais par l’enregistrement d’une simple contravention non comptabilisée. »
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Et concernant la lutte contre le trafic de stupéfiant, voici ce que révèle la Cour :
« Jusqu’en 2010, les DDSP (directions départementales de la sécurité publique) n’ont pas été fortement impliquées dans la lutte contre le trafic de stupéfiants dont il paraît pourtant acquis de longue date qu’il alimente diverses formes de délinquance, notamment dans les quartiers réputés sensibles.
Dans les instructions annuelles de la DCSPP, ce domaine d’action n’a pas été qualifié d’objectif prioritaire. De fait, il a plutôt constitué une variable d’ajustement de l’activité des services aux objectifs chiffrés, notamment à travers l’indicateur des « infractions relevées par l’action des services » (IRAS). Ce sujet a été traité en 2009 comme un enjeu non prioritaire. A la fin de son instruction annuelle, le DCSP a ajouté : « En dehors de ces objectifs principaux, l’effort portera dans la lutte contre le trafic de produits stupéfiants et l’économie souterraine avec une progression de + 10 % des affaires de revente réalisées et une collaboration plus étroite avec les GIR ». Il a fallu attendre l’année 2010 pour que la lutte contre le trafic de produits stupéfiants soit érigée en objectif prioritaire dans l’instruction annuelle du DCSP. Elle devait s’orienter principalement vers la répression des micro-réseaux de distribution de drogue et l’organisation de contrôles renforcés des établissements ou des lieux festifs » !
A La Source aussi on a du crottin de cheval
Quant aux effectifs de la police nationale, leur évolution réelle entre 2006 et 2010 a été de -2,3%, passant de 246.107 à 240.397.
Un petit mot enfin sur les caméras magiques qui sont sensées remplacer la police de proximité.
« Le coût annuel de fonctionnement des systèmes de vidéosurveillance, incluant la rémunération des personnels d’exploitation, les frais de maintenance et éventuellement la location des liaisons numérisées, est estimé en moyenne pondérée à 7 400 € par caméra et par an.
Le coût d’investissement est quant à lui estimé à 36 600 € TTC par caméra.
Diverses études ont été réalisées à l’étranger, notamment au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et en Australie ont conclu à l’absence d’impact statistiquement significatif de la vidéosurveillance sur l’évolution de la délinquance, certaines ont toutefois fait apparaître que les résultats sont plus encourageants dans des espaces clos (parkings) avec un nombre limité d’accès.
D’autres ont montré que la vidéosurveillance peut être efficace pour repérer les délits violents (atteintes à la personne) mais inopérante pour prévenir la commission de ces délits. »
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Si l’on en croit la Cour des comptes, on nous aurait donc menti !
Mais il fallait être bien naïf/naïve ou n’avoir jamais mis les pieds dans notre quartier, pour gober les – 80% de délinquance à La Source !