D’abord il y a Michèle, recroquevillée dans le fin fond d’un trou de vie suspendu au bord de l’abîme.
Autrefois trop jeune, trop belle, trop docile et qui à force de trop de désespoir et de trop boire est devenue cette trop tôt vieille femme, trop battue, trop exploitée, trop misérable … mais pas trop tard.
Car pour Yves Bodard, il n’est jamais trop tard.
Pas trop tard pour relever la tête, pour traverser la mer et revoir ses enfants trop tôt échappés avec leur père dans une Amérique devenu initiatique.
Pas trop tard pour faire la nique à la maladie habituellement fatale, et pourtant impuissante devant la renaissance d’une nouvelle Michèle. La belle de la chanson, debout, et désormais justement fière, y compris d’elle-même.
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Et puis il y a Christelle, née trop vite et qui depuis était un peu plus lente que les autres jeunes femmes.
Mais pourquoi toujours courir, quand l’horloge du temps tourne à la même vitesse pour tous ? Une vie est-elle moins intense parce qu’on avance plus doucement … dans son fauteuil roulant ?
Bébé plume parmi les bébés plume, Christelle méritait bien l’amour qui vint à sa rencontre et le doux fruit de leur passion.
Yves en fut le témoin attendri, et un peu la bonne fée de la table à langer.
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On les disait farouches guerriers, braves parmi les braves, pacifiques autant qu’ils le pouvaient. Des Mohicans, rencontrés par notre conteur, s’il n’en reste qu’un, il s’appelle Laurent.
Drôle de nom pour un Mohican de la DDASS du Loiret !
Coureur de piste invétéré, comme notre indien sourcien, Laurent est avant tout fidèle à son passé, à ceux qui l’ont rendu heureux.
La plus grande source de son bonheur d’enfant qui rayonne toujours dans son cœur : grand-mère.
Grand-mère qui s’est envolé entre ses bras de Mohican.
Grand-mère, merveilleuse et discrète fée qui n’a pourtant pas d’autre nom, que celle de … la femme à Charlot.
Rencontre signature dédicace d’Yves Bodard le samedi 11 juin entre 10h00 et 13h00 au Carrefour Market d’Ingré